Début du XVIII ème siècle, le style Régence sert à qualifier le style transitoire entre les styles louis XIV et Louis XV.
Le régent Louis-Philippe d’Orléans prend le pouvoir à la mort de Louis XIV, en 1715. Ce dernier délaisse Versailles et ramène la cour à Paris, le style Régence sera un style résolument parisien, la majorité des commandes étant exécuté sur place.
Libérée du protocole de Louis XIV, la cours prend de toutes nouvelles mœurs et les modes de vie changent,s’orientent vers plus de confort et plus d’intimité.
Architecture
Gilles-Marie Oppenord (Paris 1672–1742), architecte et décorateur français, fils de l’ébéniste Alexandre-Jean Oppenord et élève de Jules Hardouin-Mansart sera l’investigateur d’un genre nouveau, le style Rocaille, qui comme sous la Régence et s’affirmera vraiment sous le style Louis XV. Il participa entre autre à la construction de l’église Saint Supplice.
Caractéristiques du styles Régence
– Utilisation de la ligne courbe.
– La symétrie reste de rigueur même si la courbe passionne.
– L’esthétique du mobilier commence à se libérer de l’influence de l’architecture.
– Les consoles d’accotoirs des sièges recul à cette période (apparition de la robe à panier).
Décoration
On retrouve toujours ce décalage entre rigueur des façades extérieurs et richesse des intérieurs.
Libéré de l’Étiquette (protocole) de Versailles la décoration comme les mœurs affranchissent en quelque sorte et cette société nouvellement libérée réclame plus d’intimité et de confort, les lignes s’assouplissent et les ordres antiques sont réinterprétés avec plus de fantaisie.
Le style Régence voit donc naître un intérêt nouveau pour l’aménagement intérieur et on construit de nombreux appartements à taille humaine, on délaisse de plus en plus grandes salles et les chambres d’apparat.
Les pièces se font naturellement plus petites et plus nombreuses: boudoir, cabinet à écrire, salon de musique.
Ornementation
Les mascarons se font eux aussi plus humains, plus souriants et de nombreuses figurines sont représentées: romantiques, exotiques ou mythologiques comme des bergers, des amours, des singes, des oiseaux, des chinois, des chimères…
La coquille, très utilisées, se retrouve parfois ajourée.
Toujours énormément de motifs végétaux: la feuille d’acanthe, encore et toujours, mais aussi la feuille d’eau, la feuille godronnée, les palmettes et la fleur de tournesol qui apparaît à la fin du style.
Cest aussi l’apparition des espagnolettes, buste de femme évoquant les figure féminine des oeuvres de Watteau.
Les motifs exotiques ont de plus en plus de succès: pagodes, fleurs tropicales, parasols, personnages exotiques…
Les thème se font galants, romantiques: campagne, musique, amours…
Des fond quadrillés ornés de rosettes ou de points sont également utilisés dans les décors ainsi que les ailes de chauves-souris.
La marqueterie Boulle passe de mode au profit de la technique du plaquage utilisant entre autre bois de rose, bois de violette, d’amarante et de palissandre.
Le mobilier
Le mobilier Régence demeure lourd et monumental mais témoigne de plus de confort, de finesse et de liberté. Il présente plus de maniabilité.
A partir de cette période le mobilier commence à s’affranchir du parallèle habituel avec l’architecture, art majeur.
Le chêne est utilisé pour les plus beaux meubles et les autres, les plus courants, sont exécutés en sapin ou en peuplier.
Le hêtre, le noyer et les bois fruitiers sont utilisés pour le siège.
On retrouve le buffet à deux corps et les armoires deviennent plus haute, leurs corniches sont en anse de panier ou en chapeau.
Les commodes sont en tombeau, en arbalète ou dite « comme Cressent » du nom d’un fameux ébéniste de l’époque.
Il y a de plus en plus de tables, avec ou sans entretoise, et le bureau favori est un bureau plat à trois tiroirs, bien moins gros que le bureau Mazarin du style précédent.
Les consoles ont gagnés elle aussi en légèreté, bien que richement sculptées.
Bien que situé sur une période très courte, une quinzaine d’année, le style Régence voit apparaître de nombreuses nouveautés en sièges.
Les sièges Régence
Les sièges Régence ressemblent encore beaucoup à ceux du style Louis XIV mais deviennent plus légers et plus maniables: les pieds de biches apparaissent, terminées alors souvent par une volute, l’entretoise est encore en X mais disparaît de plus en plus et le dossier s’incline en perdant de sa hauteur; avant couramment entièrement tapissé, le cadre du dossier est parfois laissé apparent.
Les accotoirs, qui commencent à être garnis dès le début du style, reculent avec l’apparition des robes à panier et se tournent alors aussi vers l’extérieur (avant ils étaient dans le prolongement de la ceinture et des pieds avant du siège).
Les pieds se terminent en volute et deviennent galbes. Les dossiers, légèrement inclinés restent carré et arboré une coquille centrale sur le dos et ou leur devanture.
Le rotin, importé par la Compagnie des Indes (crée en 1664), initie la mode su siège canné.
C’est aussi l’apparition des sièges à châssis; ces sièges de grande qualité offre la possibilité d’alterner plusieurs fonds, des dossiers, et parfois même des accotoirs afin de changer de ton au grès des saisons (ex: satin en été, velours en hiver).
Les bergères à oreilles, descendantes du fauteuil en confessionnal sont courantes et les canapés ressemblent encore à la juxtaposition de trois fauteuils.
On retrouve la chaise longue, généralement recouverte d’un coussin et le lit de repos à deux dossiers souvent égaux recouvert d’un léger matelas de laine.
Des le premier quart du 18eme le « lit de jour » du siècle précédant se transforme en un siège long muni de deux dossiers, la duchesse.
Ebénistes célèbres du style Régence
–Gilles Joubert, ébéniste du roi (successeur de Jean-François Oben)
– Charles Cressent
– François Mondon
– André Charles Boulle